Friday, May 1, 2020

Terrasses de PARIS c’était « avant »


Malgré ce titre un peu nostalgique, nous savons tous que nous les retrouverons un jour : ces joyaux de Paris, ce trait d’union à tous les Parisiens : nos chères terrasses de cafés ! Au nombre de 12 000 à Paris, objet de nombreuses réglementations déjà existantes (et en route vers de nouveaux cahiers des charges post-Covid) c’est à travers le filtre de l’histoire de quelques-uns de ces cafés « mythiques » que nous avons regardés !

Les Cafés Terrasses de Paris : lieux mythiques et inspirants
Qu’ils soient appelés brasseries, bistrots ou cafés, ils sont le reflet de l’histoire à travers les siècles : lieux de conversation : une passion française, lieux de débats politiques, philosophiques ou littéraires, mais aussi de renseignements !
« L'histoire des cafés est enfin celle des individus qui ont fait la France, de Ravaillac à Charlotte Corday en passant par Robespierre, Voltaire et Sartre, que le lecteur retrouvera ici sous des aspects souvent inattendus. » je cite Gérard Letailleur, auteur de « l’histoire insolite des cafés parisiens » aux Editions Perrin
Le tout premier sera le PROCOPE, premier café glacier à ouvrir ses portes en 1686, mais aussi premier café philosophique à offrir un décor luxueux !
Jean-Jacques Rousseau dans les Confessions, parle aussi de ses visites au café à toutes les heures de la journée. Il écrit : Voltaire avait la réputation de boire 40 tasses de café chaque jour pour l’aider à rester éveillé pour penser, penser, penser à la manière de lutter contre les tyrans et les imbéciles. Montesquieu, dans la 36e de ses Lettres persanes, écrit en parlant du café Procope : [Il y a un établissement] où l'on apprête le café de telle manière qu'il donne de l'esprit à ceux qui en prennent ; au moins, de tous ceux qui en sortent, il n'y a personne qui ne croie qu'il en a quatre fois plus que lorsqu'il y est entré.
A la fin du XVIIIe on estime déjà à 3 000 le nombre de cafés dans Paris !
Les artistes, peintres poètes penseurs écrivains philosophes à travers les siècles s’y retrouvaient, quelle que soit l’époque :  Rousseau, Verlaine, Sartre, Cocteau, Picasso ou Hemingway, entre nuages de fumée et vapeurs d’alcool, de Montmartre à Saint Germain des Prés



La Closerie des Lilas

C’est en 1847 qu’ouvre entre Port Royal et Montparnasse la Closerie des Lilas : ancien simple relais de poste sur la route de Fontainebleau : premier café qui a donné la réputation artistique du quartier de Montparnasse.Au XIXème siècle, le restaurant jouit de sa proximité avec le bal Bullier, véritable rendez-vous mondain de la scène culturelle parisienne fréquenté entre autres par le couple Sonia et Robert Delaunay, attirant de fait écrivains et peintres. Zola, Mallarmé, Paul Cézanne ou les Frères Goncourt 

Puis vient au XXème siècle une seconde vague d'artiste : des dadaïstes Tristan Tzara et André Breton aux américains de la génération perdue : Hemingway ou F.S. Fitzfgerald en tête, Paul Verlaine et Guillaume Apollinaire ensuite ont participé à la légende du lieu en se réunissant tous les mardis avec d’autres hommes de lettres de l’époque pour débattre, échanger et déclamer des poèmes. Les américains fuyant la prohibition, s’y installaient également pour boire en toute tranquillité et refaire le monde comme Ernest Hemingway, Scott Fitzgerald ou Henry Miller. D’autres grands noms s’y retrouvaient aussi comme Oscar Wilde, Samuel Beckett ou encore Jean Paul Sartre.La closerie des Lilas est l'un des lieux de la littérature et de la poésrie les plus légendaires de Paris .
SEMPE : Cafe de FLORE

Le Café de Flore
Lieu symbole de l'intelligentsia de gauche, le Café de Flore n'a pas toujours été un foyer d'accueil progressiste. Fondé en 1887, il accueille d'abord les grandes figures de l'Action Française, mouvement nationaliste d'extrême droite. Mais dans les années 2O, la vague surréaliste s'installe au Flore. Guillaume Apollinaire, puis Jacques Prévert, Boris Vian et enfin le couple Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre
Véritable institution de St Germain des Prés où on s’y installe plus pour être vu qu’autre chose, le Flore a accueilli au 20ème siècle les plus grands noms de la littérature. Le mythique couple Jean Paul Sartre et Simone de Beauvoir y restaient près de 8 heures par jour.
Albert Camus, Boris Vian ou Jacques Prévert y venaient également pour participer aux débats autour des courants existentialistes ou progressistes. Difficile de parler du Flore sans évoquer son voisin les Deux Magots où les artistes venaient aussi en nombre, et jonglaient entre les deux établissements.

Le Café de la Paix
Fin XIXe, un nouvel axe se dessine pour le monde du luxe autour de la place de l’Opéra, de la place Vendôme, et de la rue Cambon ( Gabrielle Chanel y installa ses ateliers et sa boutique au début du XXe) proche des Grands Boulevards, centre de la vie sociale d’alors, promenade urbaine vouée à la flânerie, rythmée par les cafés, théâtres et autres lieux d’attraction du public

La récente construction de l’Opéra Garnier en 1875 ainsi que le Grand Hôtel dont le Café de la Paix fait partie intégrante symbolisent l’essor de la bourgeoisie et du capitalisme naissant

Le décorum Second Empire donne le ton avec ses dorures clinquantes, ses colonnes en stuc et chapiteaux corinthiens, hauts plafonds, plafond décoré de figures mythologiques, mobilier d’empereur, comme les tables en marbre avec pieds de lion en bronze

Parmi ses illustres habitués on notera Émile Zola, Guy de Maupassant, Oscar Wilde, Marcel Proust, André Gide et l’incontournable Ernest Hemingway, mais aussi lieu de rendez-vous du « Tout Paris »

Première projection de cinéma : l’innovation avant tout !



Le sous-sol du café de la Paix accueille en décembre 1895 la première projection publique cinématographique organisé par sous la houlette du Père Lumière : 20 minutes de projection, une dizaine de films projetés pour un public de 50 personnes !



En 1914, les taxis de la Marne en route pour le front défilent devant l’établissement. Clémenceau assiste en 1918 depuis le premier étage du café de la Paix au défilé des troupes devant l’Opéra. 

Fermé pendant toute la seconde guerre mondiale, le Café rouvre ses portes pour servir le premier repas du Général de Gaulle dans ce Paris enfin libéré.



Une page se tourne….


Le Procope 13 rue de l’Ancienne Comédie 75006

La Closerie des Lilas 171 bd du Montparnasse 75014

Le Café de Flore 172 bd St Germain 75006

Le Café de la Paix 5 place de l’Opéra 75009
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