Malgré ce titre un peu nostalgique, nous savons
tous que nous les retrouverons un jour : ces joyaux de Paris, ce trait
d’union à tous les Parisiens : nos chères terrasses de cafés ! Au
nombre de 12 000 à Paris, objet de nombreuses réglementations déjà
existantes (et en route vers de nouveaux cahiers des charges post-Covid) c’est
à travers le filtre de l’histoire de quelques-uns de ces cafés
« mythiques » que nous avons regardés !
Les Cafés
Terrasses de Paris : lieux mythiques et inspirants
Qu’ils
soient appelés brasseries, bistrots ou cafés, ils sont le reflet de l’histoire
à travers les siècles : lieux de conversation : une passion
française, lieux de débats politiques, philosophiques ou littéraires, mais
aussi de renseignements !
« L'histoire des cafés est enfin celle des individus qui
ont fait la France, de Ravaillac à Charlotte Corday en passant par Robespierre,
Voltaire et Sartre, que le lecteur retrouvera ici sous des aspects souvent
inattendus. » je cite Gérard Letailleur, auteur de « l’histoire insolite
des cafés parisiens » aux Editions Perrin
Le tout
premier sera le PROCOPE, premier café glacier à ouvrir ses portes en
1686, mais aussi premier café philosophique à offrir un décor luxueux !
Jean-Jacques Rousseau dans les Confessions, parle aussi de ses
visites au café à toutes les heures de la journée. Il écrit : Voltaire avait la
réputation de boire 40 tasses de café chaque jour pour l’aider à rester éveillé
pour penser, penser, penser à la manière de lutter contre les tyrans et les
imbéciles. Montesquieu,
dans la 36e de ses Lettres
persanes, écrit en parlant du café Procope :
[Il y a un établissement] où l'on apprête le café de telle manière qu'il donne
de l'esprit à ceux qui en prennent ; au moins, de tous ceux qui en
sortent, il n'y a personne qui ne croie qu'il en a quatre fois plus que
lorsqu'il y est entré.
A la fin du
XVIIIe on estime déjà à 3 000 le nombre de cafés dans Paris !
Les
artistes, peintres poètes penseurs écrivains philosophes à travers les siècles
s’y retrouvaient, quelle que soit l’époque : Rousseau, Verlaine,
Sartre, Cocteau, Picasso ou Hemingway, entre nuages de fumée et vapeurs
d’alcool, de Montmartre à Saint Germain des Prés
La Closerie
des Lilas
C’est en
1847 qu’ouvre entre Port Royal et Montparnasse la Closerie des
Lilas : ancien simple relais de poste sur la route de Fontainebleau :
premier café qui a donné la réputation artistique du quartier de Montparnasse.Au
XIXème siècle, le restaurant jouit de sa proximité avec le bal Bullier,
véritable rendez-vous
mondain de la scène culturelle parisienne fréquenté entre
autres par le couple Sonia et Robert Delaunay, attirant de fait écrivains et
peintres. Zola,
Mallarmé, Paul Cézanne ou les Frères Goncourt
Puis vient au XXème siècle une seconde vague d'artiste : des dadaïstes
Tristan Tzara et André Breton aux américains de la génération perdue : Hemingway
ou F.S. Fitzfgerald en tête, Paul Verlaine et Guillaume Apollinaire ensuite ont
participé à la légende du lieu en se réunissant tous les mardis avec d’autres
hommes de lettres de l’époque pour débattre, échanger et déclamer des poèmes.
Les américains fuyant la prohibition, s’y installaient également pour boire en
toute tranquillité et refaire le monde comme Ernest Hemingway, Scott Fitzgerald
ou Henry Miller. D’autres grands noms s’y retrouvaient aussi comme Oscar Wilde,
Samuel Beckett ou encore Jean Paul Sartre.La closerie des Lilas est l'un des
lieux de la littérature et de la poésrie les plus légendaires de Paris .
SEMPE : Cafe de FLORE |
Le Café de
Flore
Lieu
symbole de l'intelligentsia de gauche, le Café de Flore n'a pas toujours été un
foyer d'accueil progressiste. Fondé en 1887, il accueille d'abord les grandes
figures de l'Action Française, mouvement nationaliste d'extrême droite. Mais
dans les années 2O, la vague surréaliste s'installe au Flore. Guillaume
Apollinaire, puis Jacques Prévert, Boris Vian et enfin le couple Simone de
Beauvoir et Jean-Paul Sartre
Véritable
institution de St Germain des Prés où on s’y installe plus pour être vu
qu’autre chose, le Flore a accueilli au 20ème siècle les plus grands noms de la
littérature. Le mythique couple Jean Paul Sartre et Simone de Beauvoir y
restaient près de 8 heures par jour.
Albert
Camus, Boris Vian ou Jacques Prévert y venaient également pour participer aux
débats autour des courants existentialistes ou progressistes. Difficile de
parler du Flore sans évoquer son voisin les Deux Magots où les artistes
venaient aussi en nombre, et jonglaient entre les deux établissements.
Le Café de
la Paix
Fin XIXe,
un nouvel axe se dessine pour le monde du luxe autour de la place
de l’Opéra, de la place Vendôme, et de la rue Cambon (
Gabrielle Chanel y installa ses ateliers et sa boutique au début du XXe) proche
des Grands Boulevards, centre de la vie sociale d’alors, promenade urbaine
vouée à la flânerie, rythmée par les cafés, théâtres et autres lieux d’attraction
du public
La récente
construction de l’Opéra Garnier en 1875 ainsi que le Grand Hôtel dont le Café
de la Paix fait partie intégrante symbolisent l’essor de la bourgeoisie et du
capitalisme naissant
Le décorum Second Empire donne le ton avec ses dorures
clinquantes, ses colonnes en stuc et chapiteaux corinthiens, hauts plafonds,
plafond décoré de figures mythologiques, mobilier d’empereur, comme les tables
en marbre avec pieds de lion en bronze
Parmi ses
illustres habitués on notera Émile Zola, Guy de Maupassant, Oscar Wilde, Marcel
Proust, André Gide et l’incontournable Ernest Hemingway, mais aussi lieu de
rendez-vous du « Tout Paris »
Première projection de cinéma : l’innovation avant
tout !
Le sous-sol du café de la Paix accueille en décembre 1895 la
première projection publique cinématographique organisé par sous la houlette du
Père Lumière : 20 minutes de projection, une dizaine de films projetés
pour un public de 50 personnes !
En 1914, les taxis de la Marne en route pour le front défilent
devant l’établissement. Clémenceau assiste en 1918 depuis le premier étage du
café de la Paix au défilé des troupes devant l’Opéra.
Fermé pendant toute la seconde guerre mondiale, le Café rouvre ses
portes pour servir le premier repas du Général de Gaulle dans ce Paris enfin
libéré.
Une page se tourne….
Le Procope 13 rue de l’Ancienne Comédie 75006
La Closerie des Lilas 171 bd du Montparnasse 75014
Le Café de Flore 172 bd St Germain 75006
Le Café de la Paix 5 place de l’Opéra 75009
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